Et jamais pour un vampire, c’est une éternité. (Michaela)

Tu as eu vent de cette histoire parce que des secours ont été déployés, ce jour-là. Aux urgences, vous vous attendiez déjà à recevoir des blessés, sûrement des blessés graves vu l'ampleur de l'accident, mais finalement, personne. Absolument personne. Il y avait deux personnes dans cette voiture, l'un est mort sur le coup, et la seconde, la jeune femme, tu l'as su plus tard a été sauvé par l'intervention d'un vampire qui est arrivé bien avant les secours et qui, probablement pour la sauver à choisi d'avoir recours à la morsure. Tu ne cautionnes pas, Alaric. Toi aussi, t'es un vampire et tu sauves des vies autrement qu'en transformant la population de cette île en vampires … cela dit, vu la quantité de sang dont on t'ont parlé ceux qui sont allés là-bas, tu te dis que devant l'urgence de la situation, il a peut-être fait au mieux. Peut-être que vous, aux urgences, vous n'auriez pas pu la sauver. T'en sais rien.

Par contre, ce que tu sais aussi, c'est que ce vampire, personne ne sait qui il est. Il est parti, il a quitté les lieux bien avant que les ambulances n'arrivent. Tu crois savoir qu'elle ignore qui il est, et si tu te fiches pas mal de l'identité de ce type, tu n'aimes pas savoir qu'un jeune vampire est ainsi, livré à lui-même sans le moindre repère. Elle ne doit pas savoir quoi faire, où aller, comment gérer sa faim. Tu as connu ça, toi aussi, il y a presque trois cent ans maintenant, quand Anya est partie sans toi, quand elle t'a abandonné parce que tu étais un fardeau pour elle.

Tu t'es servi de tes contacts. Tu as déniché son adresse, et aujourd'hui, tu profites de l'un des rares jours de congé que tu acceptes de prendre pour aller lui rendre visite. Tu ne veux pas t'imposer à elle, tu veux simplement lui montrer qu'elle n'est pas seule et que, si jamais elle en a besoin, tu veux bien être là pour l'aider, et la soutenir un peu dans cette phase difficile que sont les premiers mois en tant que vampire.

Tu donnes quelques coups contre la porte, attendant quelques secondes, tu prends conscience que tu n'es qu'un inconnu alors, tu décides de joindre quelques mots à tes coups discrets. « Mlle Johnson ? Je suis le Docteur Rivka, de la clinique … Écoutez, j'aimerais que l'on puisse discuter, je viens m'assurer que tout va bien pour vous. »